Lundi



Aujourd'hui nous sommes le 12 Octobre 2015, c'est un Lundi qui annonce, en plus du début de la semaine, mon premier jour de stage. A 8h15, me voilà arrivée devant le portail de l'école du Moulin à Vent à ris Orangis. Devant la grille, je ressens un cocktail d'émotions. Tout d'abord de l'excitation car à vrai dire, je suis arrivée un peu (beaucoup) plus tôt et j'ai donc eu le temps de compter les longues minutes. Associée à cette excitation, de l'impatience.

 J'ai hâte de rencontrer le professeur avec lequel je vais passer la semaine, les enfants de sa classe de CM1, les locaux et tout le personnel qui y travaille. 8h20, accueil des élèves. Une femme ouvre le portail et salut les enfants à l'entrée. Je me présente et lui demande où se trouve la classe de M.Lolli, chargé de m’accueillir. Je trouve M.Lolli dans sa classe, attendant que les élèves soient tous arrivés. Je me représente et il semble étonné de la présence d'un stage en L3 et me dit qu'il reçoit régulièrement des étudiants en Master, jamais jusque aujourd'hui en Licence. 8h35, la classe est au complet, je décide de m'installer au fond de la classe et de me positionner en tant qu'observatrice.


Ce que je remarque : Au niveau de la classe Elle accueille 25 élèves, à sa périphérie, les tables sont disposées en U et à l'intérieur de l'espace délimité par celles-ci, d'autres tables faisant face au tableau.




La journée commence avec la désignation des ''organisateurs'' de la semaine. C'est un système mis en place par M.Lolli qui permet d'attribuer une tâche liée à l'organisation aux élèves à tour de rôle.

Voici comment les prénoms des élèves sont associés au rôle que le professeur leur a attribué pour la semaine =>



Ainsi, ce système permet de ne pas perdre de temps et de responsabiliser les élèves qui prennent leur rôle très au sérieux (rangement du coin bibliothèque, maintien du calme dans les couloirs lorsqu'il faut aller en récréation et lorsqu'il faut remonter en classe...
Le facteur (je le précise car je n'avais pas compris tout de suite ce à quoi cette notion faisait référence) est l'élève chargé de donner aux dames de la cantine la feuille d'appel avec le nombre d'enfants qui y déjeunent le jour même.

Au niveau des élèves, je remarque deux points particuliers. Une élève est accompagnée d'une AVS; auxiliaire de vie scolaire (une jeune femme que j'ai prise pour une étudiante en stage comme moi). Je n'en avais jamais vu, je découvre donc très rapidement après mon entrée en classe l'existence d'un métier.



L'AVS intervient pour permettre à l'élève en situation de handicap d'accomplir des gestes qu'il ne peut faire seul, travaille en collaboration avec l'enseignant, facilite le contact entre l'élève et ses camarades de classe, tout en veillant à l'encourager dans ses progrès en autonomie.
L'AVS partage donc le quotidien en classe de l'élève et l'aide tout au long de la journée même pour recopier (partiellement) ses leçons s'il ne peut pas écrire suffisamment vite. Je me rends vite compte de l'importance pour cet élève d'une présence à ses côtés qui lui sert de moteur et qui lui permet surtout de garder un bon rythme de travail.




Après l'appel pour la cantine et l'étude du soir, deux élèves sont priés de suivre une institutrice chargée de leur faire un atelier lecture et écriture. Quand je demanderai au maître pourquoi ils doivent quitter la classe pour faire cette activité, il me répond que ces deux enfants ont de gros problèmes au niveau du français car il ne possèdent toujours pas les bases. Ils apprennent donc encore à lire avec une classe de niveau inférieur au leur, de niveau cours préparatoire. A cet instant, j'ai du mal à comprendre comment un élève qui ne sait pas écrire peut se retrouver en CM1 et donc à deux ans du collège.
J'en découvrirai les raisons un peu plus tard dans la semaine. Après quelques discussions avec l'instituteur. Elles sont le reflet de plusieurs facteurs pouvant intervenir dans la vie d'un enfant et qui peuvent être à l'origine de ce retard.

Le professeur commence, avec le reste de la classe, la correction des devoirs donnés Vendredi dernier. Il désigne trois volontaires pour corriger les trois multiplications posées au tableau.
les enfants participent beaucoup et sont déçus quand ils n'ont pas été désignés, la multiplication de base me semble être acquise par la très grande majorité des élèves.

Puis après la correction, M. Lolli enchaîne sur une dictée de mots. Les élèves ont reçu en début d'année une liste de 150 mots (collée sur le cahier de leçon) et chaque jour ils ont pour consigne d'en apprendre cinq. Une fois la dictée finie et un rapide sondage du professeur pour évaluer le niveau de la classe, l'activité continue.


En effet, cette même liste de mot fait l'objet d'une production d'écrit. Le maître leur donne pour consigne d'écrire cinq phrases interro-négatives incluant chacune un mot de la liste.

Après la récréation, on continue avec une nouvelle leçon de français.

Les enfants apprennent à repérer dans une longue liste de mots ceux qui font partis de la même famille, qui appartiennent donc au même champ lexical.

L'activité semble simple à première vue mais les enfants se trompent quelques fois.
Effectivement, pour que deux mots appartiennent à la même famille il faut



===> que leur radicaux soient plus ou moins semblables (terre, souterrain, terrain.
Cette notion est très bien comprise car elle est assez intuitive et ils n'ont pas de mal à la concevoir.

===> et qu'ils aient une similitude au niveau de leur sens (atterrir appartient aussi à la même famille que le mot terre).
Ce deuxième critère de regroupement est plus délicat à comprendre. Aucun élève sur vingt six ne l'a mis dans la liste.

Cependant, en leur expliquant qu'atterrir c'est aussi ''rejoindre la terre'' et donc en faisant apparaître dans la même phrase c'est deux mots, les élèves ont finalement très vite compris.